À la recherche… d’Arha

June 12, 2019 dans News, Roman

Il n’existe pas plus fantastique bouleversement dans sa vie que l’arrivée d’un enfant. Là, je ne parle pas d’une nouvelle publication mais bien de la mignonne petite chose qui bave et gazouille et qu’on ne porte qu’avec mille précautions. Un univers à peu près réglé s’effondre.

Comment continuer à écrire quand se combinent très courtes nuits, travail prenant, couches et long hiver microbeux ? J’avais déjà eu quelques réponses à cette question, autre que « oublie ! ». Nadia Coste sur son blog en livraient généreusement certaines. Comme « sautez sur toutes les occasions ». Profitant de longs moments dans une salle d’attente (en rapport avec le long hiver), j’ai posé les jalons manquants à la fin du tome 4 des aventures d’Arha.
Fin avril, j’ai rencontré Nadia sur son stand de Trolls et Légendes, le plus merveilleux salon que je connaisse. [Aparté on] : venir au salon avec un pioupiou est une horrible idée. Trop de monde, de bruit, de chaleur. Notre pioupiou a donc expérimenté pour la première fois la vie chez papi et mamie.
[Aparté of]
La sympathique auteur des Feydelins (et quantité d’autres ouvrages) m’a raconté ses soucis alors qu’elle était jeune maman. J’ai réussi (un tout petit peu) à relativiser. J’espère que tous ses conseils d’écriture (disponibles sur son blog) seront bientôt publiés.
Régis Goddyn, l’auteur du récent L’Ensorceleur des choses menues, rencontré aux Imaginales, m’a confié avoir eu quatre bébés. Et avoir adopté un rythme d’écriture tenant compte de cet état chronophage. Il écrit donc de 22h30 à 2h… Et se lève à six. Un surhomme. Il a sûrement du sang bleu dans les veines.
À mon tour, je me suis cherché un créneau, que je puisse suivre avec assiduité : la sieste de notre pioupioute le matin, avant d’être conduite à la crèche par mes soins. En mai, j’ai écrit 27 jours sur 31. Très encourageant. Le côté aléatoire de cette entreprise n’échappera toutefois pas aux parents. À suivre.

L’aventurier (d’un autre temps)

June 22, 2016 dans Roman, Z'umeurs


Un auteur de fantasy (ou aspirant), songez-vous, doit lire de la fantasy s’il veut en écrire. Eh bien, pas obligatoirement… Gabriel Katz avoue n’avoir jamais lu un livre de ce genre avant de publier Le Puits des mémoires (prix Imaginales 2013 du meilleur roman francophone).
Pour ma part, je ne cache pas mon attachement à J.R.R. Tolkien, Sir Terry Pratchett ou Robin Hobb.
Mais il fut un temps où les deux derniers de cette liste étaient inconnus en France, et seuls les initiés connaissaient le premier. Pas de « fantasy » à cette époque, puisque de toute façon, même Conan le Cimmérien étant rangé au rayon SF.
— Oulala, mais tu es donc hyper vieux ? (Question à poser à la Karim Debbache dans Chroma)
— Yep, et même qu’Internet n’existait pas (*) et pour les dinosaures, je ne m’en souviens plus.
Les jeunes lecteurs, comme le Moi d’alors, pouvaient néanmoins s’immerger dans les aventures de Bob. Rien à voir avec une éponge rectangulaire. Et si dans l’histoire, il devait y avoir une éponge, ce serait plutôt Bill, William Ballantine, qui avait une faiblesse « patriotique » pour le whisky.
Bob Morane donc, faisait dans l’espionnage, l’exploration exotique, le voyage dans le temps et dans l’espace, et se baladait aussi dans des mondes parallèles. Il y avait de jolies filles, des méchants très imaginatifs, voire une combinaison des deux. Dépaysement garanti. J’ai fait un long bout de chemin avec les romans d’Henri Vernes, à travers 197 aventures (j’ai la liste). Même si pour certains critiques ces œuvres relèvent du roman de gare, elles m’ont apporté beaucoup d’émotions.
Ces lectures m’ont-elles inspiré ? Certainement, en ce qui concerne mon (tousse, tousse) premier (et unique) Livre dont vous êtes le héros, rédigé en sixième, et dans mes scénarios de JDR au collège. (Pauvres joueurs).
Si l’influence de Bob Morane se limite vraisemblablement à ces deux exemples, ce n’est pas pour cette raison que j’éprouve toujours pour lui une tendresse particulière. Ses aventures ont conforté mon goût de la lecture en m’apportant du plaisir, et ça, c’est bien la seule chose importante pour donner le goût de l’écriture.

(*) L’exploitation commerciale du Web a commencé début des années 1990.

Imaginales revigorantes

May 29, 2016 dans News


Écrire que le festival des Imaginales demeure LE rendez-vous incontournable de l’année est un poncif, mais je ne m’en excuserai pas. Cette édition 2016, réduite pour ma part au vendredi, m’a fait beaucoup de bien. Et peut-être même davantage, seul le futur en décidera.
Rien ne valait un café littéraire pour commencer la journée. Animé par Sylvie Miller,« Écrire des histoires… devenir écrivain professionnel » réunissait Samantha Bailly, Lionel Davoust, Johan Heliot et Jean-Luc Marcastel. Beaucoup d’humour, de franc-parler et d’expériences partagées… Des moments où je pouvais me reconnaître, comme « le chaton » de Lionel, attiré (déconcentré) par tout ce qui brille – ô comme internet brille fort ! Des constats aussi, qui ont valeur d’encouragement pour entretenir au quotidien le muscle de l’écriture. J’ai poursuivi un peu plus tard cette conversation auprès de Lionel qui possède, si j’ai bien compris, un écran surdimensionné pour ne pas voir ses goodies et autres objets « brillants » et compte ses connexions intempestives à internet à l’aide de trombones. Un jour, peut-être aurais-je autant de volonté que lui, mais en attendant, le mieux pour moi est de couper le Réseau à la source.
La Bulle du livre offre la possibilité de rencontrer des amis, bullant au gré des travées, ou accrochés à leur stand, capitaines bravant le flot des visiteurs. Elle permet de discuter avec des auteurs dont j’apprécie le travail, ou de nouveaux, dont je me réjouis de découvrir la plume et leurs univers. Ou encore, fin du fin, de discuter de ses couvertures moches… Ça console un petit peu.
Pour mon retour dans la mare, j’arborai fièrement la broderie d’un batracien, réalisée par ma tendre moitié. Car le festival est une extension naturelle de CoCyclics, et les occasions de coasser d’autres grenouilles, pardon croiser d’autres grenouilles, sont nombreuses. On y dévoile nos pseudos, nos avatars, nos infos sur les auteurs qu’on a vu s’échapper telles des anguilles vers la buvette (ou les lieux d’aisance) ou ceux dont la place reste désespérément vide malgré les promesses des libraires (ou leurs aveux d’impuissance). Ces manqués n’ont pas d’importance. Tôt ou tard, ils reviendront ici. ;-)

Trolls, licornes et grenouilles : Imaginales 2015

May 31, 2015 dans News


De belles rencontres pour cette édition des Imaginales, notamment grâce à deux grenouilles de Cocyclics, Conteuse et Sycophante. J’ai rencontré Syven, créatrice de la mare (ou d’une belle utopie, pour citer Conteuse), Siècle Vaëlban (une de mes beta-lectrices de La Fée de la Mousse), et beaucoup d’autres grenouilles dont je ne connaissais que le pseudo. Des rencontres charmantes, touchantes quand le nom d’un de mes romans était cité spontanément, et toujours trop brèves.
Côté acquisitions, je me suis montré très raisonnable (pour ceux que ça intéresse, l’astuce consiste à ne plus retourner dans la bulle du livre !). J’ai renoué avec des auteurs de mon adolescence et fait de nouvelles rencontres. Une constatation que j’ai à nouveau vérifié avec un peu de tristesse : certains « grands anciens » (non, Lovecraft n’est pas revenu d’entre les morts), ne se foulent pas en matière de dédicaces malgré nos échanges. Le « bonne lecture » tout sec progresse. La plus belle bafouille me vient donc d’un jeune auteur, rendu (presque) oisif grâce à son succès et la pénurie de ses livres, Jean-Sébastien Guillermou, mon camarade de l’imaginaire (et non camarade imaginaire).
Le salon est également l’occasion d’échanger avec des éditeurs, des collègues, des lecteurs et d’assister à des conférences (merci à ActuSF d’immortaliser ces rencontres).
Mon coup de cœur : l’entretien mené par Stéphanie Nicot avec la chamane de la fantasy, la plus grande dame du genre, Robin Hobb. Une heure de plaisir avant de reprendre la route, le cœur réjoui par cette belle journée, et l’esprit plus décidé que jamais à poursuivre l’exploration de ces mondes imaginaires.

La saison de l’écureuil

June 2, 2012 dans Z'umeurs

S’aventurer sur les sentes des Hautes-Vosges, c’est s’offrir une véritable cure de plaisir. Quel délice de laisser ces paysages laver de son esprit les scories du monde ordinaire !
Prêter l’oreille à chaque craquement, guetter du coin de l’œil le moindre mouvement, éprouver le roc ou la mousse… Autant de plaisirs dont je ne me lasse pas, surtout lorsqu’ils sont alliés au bonheur d’écrire, d’explorer de nouveaux territoires, au moins par l’esprit.
Durant ce nouveau séjour autour de Gérardmer, une petite créature aux grands yeux vifs a pris dans mon quotidien une place prépondérante, au point d’éclipser un peu les autres. Vous vous imaginez sans doute que je ne supporte pas l’excellente bière du Valtin malgré ma consommation très réduite ? Vous vous trompez, je ne parlais pas d’une rencontre avec des lutins ! (à ce sujet, je ne désespère pas). Bref.
En neuf randonnées, j’ai observé tout autant d’écureuils. Mes rencontres avec ces petits Yamakasis des arbres ont abouti à trois reprises à quelques échanges sonores. Non, je ne parle pas le squik-squik couramment, mais ils me répondent quand même.
La Nature envoie continuellement des signes que la plupart du temps nous ne savons plus interpréter. Et les écureuils dans tout ça ? Simple, ils sont prévoyants et font des provisions !
Comme grignoter des pommes de pin ou entasser des glands ne me disait rien, j’ai amassé de belles images de forêts, des ondes positives captées aux sommets des montagnes et des morceaux d’histoires pour un nouveau roman.
Or, cela ne suffisait pas à combler mes réserves. Je me suis donc rendu à Épinal, en ce premier jour des Imaginales, pour assister à leurs savoureuses conférences et rencontrer de sympathiques auteurs (notamment Céline Guillaume, Nadia Coste, Emmanuelle Nuncq). L’occasion d’entasser de nouvelles et précieuses noisettes !
C’est bon d’être un écureuil.