Fantasmes au bord d’une tourbière

October 8, 2011 dans Z'umeurs

Depuis un peu plus de deux ans, je m’offre régulièrement une “retraite vosgienne” à Gérardmer. Celle-ci consiste à mêler randonnées et écriture durant ce séjour. Quoique pas tout à fait dans le même temps, la première activité drainant trop de sang et de sucre pour tapoter un clavier. En revanche, l’inspiration vient facilement au cœur de ces forêts moussues. Peut-être même à cause de ce manque de sucre dans le cerveau.
Le choix d’un bon livre de chevet est primordial pour une retraite réussie. J’ai pris l’habitude de miser sur un Terry Pratchett ; Le cinquième éléphant ne me contredira pas. La musique n’est pas exclue de ces muses nécessaires ; dans la voiture avec quelques BO : Rango, Le 13e guerrier, Van Helsing, Pirates des Caraïbes, ou collé derrière l’ordi avec Le Retour du Roi (LOTR) ou Black Symphony (Within Temptation).
Restait à vivre, lors de mon dernier séjour, une expérience rêvée : écrire sous les arbres, au bord d’un magnifique lac – tourbière. Après une bonne heure de grimpette, j’arrive au lieu-dit de mes émois. La place est libre, la vue magnifique, le trop lourd portable vite déballé. La batterie compte ses 98 % de charge, les oiseaux gazouillent, mes doigts tapotent le clavier. Le bonheur. Fugace. Moins de dix minutes plus tard, cette odieuse machine s’éteint sans rémission. La batterie est vieille et ne sert visiblement plus à rien. Ça ne serait pas arrivé avec un carnet, hein ? Pff, et les pannes de stylo ? Quoi qu’il en soit, je n’allais pas laisser cette technologie défaillante me dicter sa loi. Je dégaine mon téléphone pour la faire taire et remercie secrètement la fée de la mousse pour ce clavier azerty. Ainsi s’est prolongé de quelques pages Fées à la chaîne…