À la recherche de John Howe

May 27, 2018 dans News, Roman

À l’instar de John Howe parti À la recherche du Hobbit (indispensable documentaire d’Arte disponible en VOD et DVD), je suis venu à ces Imaginales 2018 dans l’espoir de rencontrer ce maître de l’imaginaire. Pour autant que je me souvienne, j’ai mémorisé son nom en 1994 grâce à un collègue en première année de fac qui avait un poster de l’impressionnante Tour Sombre. Sans doute avais-je déjà croisé du « John Howe » avant sans le savoir, l’artiste ayant illustré quantité de jeux et moi-même je nageotais dans la sphère rôliste. C’était avant Internet (rooo, mais l’horreur !) et Peter Jackson. L’artiste s’est encore épanoui tout au long de ces années (contrairement à PJ) et a su rester d’une modestie aussi grande que son talent (idem commentaire précédent). Croyez-vous pour autant que cette attitude aide à converser une fois le miracle accompli ?
Annoncé initialement vendredi toute la journée, John Howe n’est finalement venu que le soir inaugurer son exposition à la bibliothèque. Premier loupé donc, même si la conférence sur Les mondes rétro-futuristes m’a fait rêver et que Lauric Guillaud et Jean-Luc Marcastel m’ont bien fait rire avec leur « dino porn ». J’ai également apprécié d’entendre Floriane Soulas à l’intéressante personnalité.

Shit happens

Retour aux Imaginales samedi vers 11h30 après une matinée qui ressemble à celle d’Arha, mon héros favori. Bref pour faire court, beaucoup de poisse ! Shit happens ! Comme nous l’apprendra Léo Henry durant la conférence « Écrire de la fantasy… et faire le choix du picaresque ».

Et là, à peine de temps de réaliser, John Howe nous dépasse déjà, une bouteille à la main, vers une destination inconnue (ou le coffre de sa voiture). De bon augure, non ? Une demi-heure après, il apparaît à nouveau, cette fois dans la bulle du livre, à la recherche de Robin Hobb. Anonyme, sa casquette Weta vissée sur sa tête, tee-shirt à têtes de mort fantomatiques, au milieu de la foule. Il filme un peu celle dont il a signé des couvertures avec son smartphone, puis c’est l’accolade, la rencontre de deux géants. Extase de fan.
Je le suis… heu discrètement. Se rendra-t-il à son stand de dédicaces ? Non. Il s’assoit finalement sur un mur
et discute tranquillement. Quelqu’un lui demande de lui signer le programme des Imaginales. Un autre une photo.
Et j’ai son livre entre mes mains qui me brûle la paume. Respecter l’intimité d’une personne, sa tranquillité, me paraît être une règle impossible à transgresser. Pourtant… après moult atermoiement, je craque. Après nos excuses -mon épouse est tout aussi émue que moi- nous lui faisons part de notre admiration pour son travail. Bredouillons une demande de dédicaces…

— Les Lutins ? demande-t-il en redressant la tête avec cet air pensif si caractéristique et il s’exécute.

Joie. J’aurais aimé discuter avec lui, lui parler de son admirable idée des arbres, qui fossilisent le temps… Mais non, mon cerveau est parti en courant… Misère.

Rencontrer John Howe, c’est un peu comme rencontrer Tolkien. Et je suis convaincu que John Howe est bien plus sympa ! Bien sûr, l’œuvre de John Howe ne se limite pas au Seigneur des anneaux et au Hobbit, mais il a tellement alimenté ces univers avec talent qu’ils sont aussi un peu les siens.

Les Imaginales 2018, ce sont d’autres de belles rencontres et des questions qui demeurent en suspens. Dans la file pour Jean-Philippe Jaworski (que je lirai prochainement), cachée derrière la file Robin Hobb, j’ai eu tellement chaud que j’en ai oublié ma question suite à la conférence « Écrire de la fantasy… Et faire le choix du picaresque ! ». La voilà, cher voisin nancéien : appréciez-vous l’univers de Terry Pratchett puisque vous avez l’air de jouer à Discworld ?

J’ai beaucoup aimé la réflexion d’Al Robertson sur la technologie qu’on utilise et qui nous utilise, telle une marionnette maléfique dans « Destination les étoiles… Ou juste le système solaire ».

Quelques distinctions (virtuelles) que j’aimerais attribuer pour finir :

— Camille Leboulanger, pour sa dédicace la plus inspirée ;
— Fabien Clavel, pour son esprit chevaleresque (il a donné une chaise à Amandine et son joli ventre rond) ;
— Alexis Flamand, pour son excellent goût en matière vestimentaire (puisqu’il a apprécié mon tee-shirt sur lequel on pouvait lire « Read books not t-shirts »).